Apprendre à écrire en cursive pour devenir autonome
On vous explique pourquoi.
La non maîtrise de l’écriture manuscrite peut-elle constituer une composante de l’échec scolaire ?
Dès l’entrée au collège, copie, prise de notes, organisation de l'information... requièrent une plus grande autonomie de la part des élèves et imposent, de ce fait, la maîtrise d'une écriture manuscrite rapide et lisible. Sans compter que l'accès aux connaissances passe aussi par l'écrit, trace de l'expression, de la réflexion et de la compréhension.
Or, force est de constater qu'aujourd'hui, la non-maîtrise de l'écriture est souvent en corrélation avec d'autres difficultés scolaires. Pour les enseignants, l'enjeu est majeur et cet apprentissage doit être mené le plus tôt possible à l'école maternelle.
Si l'enseignement de l'écriture cursive a été longtemps effectif et normalisé, il semble plus disparate et plus flou aujourd'hui. Quelle en est la cause ? Une explication réside dans la différenciation nécessaire entre graphisme, dessin et écriture, qui est un élément clé de la pédagogie de l'écriture. Or, dans la réalité, cette différenciation n'est pas toujours effective : l'idée que l'on peut passer du graphisme/dessin à l'écriture est encore ancrée dans la plupart des pratiques pédagogiques, empêchant une réflexion sur les objectifs à atteindre pour l'enseignement de l'écriture. Sans compter qu'il ne faut sans doute pas ignorer un fait sociétal contemporain inéluctable qui nous amène à recourir plus souvent au clavier qu'à l'écriture manuscrite.
Il demeure que l'école, même à l'époque du numérique, du clavier et de l'imprimante, reste bien le lieu privilégié de l'écriture. Presque toutes les activités de classe ne débouchent-elles pas sur un moment d'écriture ou de copie qu'il convient de rendre efficace, rapide et maîtrisé ?
Des différences entre dessin/graphisme et écriture à prendre en compte
L'écriture présente tout d'abord un double code :
- un code relatif au traitement de l'espace : proportion, direction, verticalité de l'axe des lettres, espaces, sens (gauche/droite, haut/bas). Une attention particulière au tracé est donc à prêter dans l'écriture alors que ce déroulement est libre dans le dessin.
- un code relatif à l'aspect sémantique : l'écriture est porteuse de sens. La différence même entre dessin et écriture est bien que l'écriture est le produit d'un mouvement qui gère l'espace pour créer des formes codifiées porteuses d'un sens non symbolique.
Ensuite, l'écriture manifeste les exigences liées à l'écrit : l'écriture est fluide, mais il faut respecter la double exigence du code (forme des lettres et code spatial), à la différence de « l'écriture dessin » dont l'objectif n'est pas la fluidité mais la conformité du tracé des lettres.
En conséquence :
- Il s'agira de ne pas considérer dessin et graphisme comme des activités préparatoires à l'écriture, mais, précisément, comme des activités dissociées des activités d'écriture.L'écriture, au sens de production d'écrit, nécessite pour sa part un travail sur deux composantes : graphique et linguistique. Cette activité commence toujours en dehors de toute trace écrite (par exemple, par une activité langagière de type dictée à l'adulte). L'activité d'écriture, au sens de geste graphique, nécessite, elle, des compétences motrices indispensables.
- Garder cette différence à l'esprit ne peut qu'aider l'enseignant à structurer les activités graphiques en vue de la préparation â l'écriture.
- II s'agira également de clarifier les objectifs visés pour les élèves, afin que ceux-ci soient en cohérence avec les finalités attendues (dessiner, faire du graphisme, apprendre à écrire).
Extrait de « Ecrire en cursive de la GS au CP » de C. Barléon et C. Gentilhomme.