STEPHANE MESSINAS : écrire des textes au cycle 3

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Photo de Stéphane Messinas
Stéphane Messinas, auteur de 7 projets pour écrire des textes Cycle 3, paru dans la collection « Pédagogie pratique », partage avec vous les origines de l'ouvrage et les clés de la démarche pédagogique qu'il propose.

1) Comment ce projet d’ouvrage sur la production d’écrits au cycle 3 est-il né ?

Ce projet se situe dans une continuité.

Plusieurs années m’ont en effet été nécessaires pour mettre en œuvre, au sein de ma classe, un ensemble qui me paraît cohérent et productif pour l’élève dans son apprentissage de la langue française, et plus spécifiquement en production d’écrits. Les types d’écrits envisagés, la progression élaborée pour chaque type d’écrits, la sélection des supports textuels proposés, les différents outils mis à disposition, tous ces choix ont été confrontés, remis en question, validés, au regard d’une pratique quotidienne de classe. En somme, ce projet d’ouvrage apparaît comme l’aboutissement d’un travail, d’une expérience qui s’inscrit dans la durée et que je souhaitais partager.


2) La démarche pédagogique que vous proposez repose sur une interaction constante entre la lecture et l’écriture. Qu’apporte-t-elle ?

L’interaction entre la lecture et l’écriture dans l’acquisition de la langue est finalement une chose assez récente. Mais aujourd’hui, et les programmes de l’école primaire le soulignent fortement, on ne saurait appréhender l’apprentissage et la maîtrise de la langue française, premier des sept grands domaines de compétences du socle commun, autrement que par une articulation constante entre la lecture et l’écriture.

Qu’apporte cette articulation ?

Bien sûr, cela offre à l’élève de pouvoir mieux communiquer dans diverses situations, et d’augmenter son degré d’autonomie. Mais j’insisterais sur le fait que des situations d’écriture créent des « obligations » qui ne sont pas sans effets sur la lecture. Relire, ou se relire, par exemple, est un acte qui renvoie l’élève au centre de son apprentissage de la langue. Cela lui permet d’appréhender les imperfections liées à la cohérence textuelle, à la syntaxe, au lexique, et, du coup, cet acte de lire lui révèle le sens de ce qu’il écrit, de ce qui relève de l’explicite, de l’implicite, etc.

L’interaction constante entre la lecture et l’écriture s’avère être un révélateur puissant de la signification de son dire, de son dit, de son non dit. C’est fondamental.


3) Comment est-il possible de travailler avec votre livre afin de répondre à l'hétérogénéité d'une classe?

Un groupe classe, comme tout groupe, est par nature hétérogène. De plus, cette notion d’hétérogénéité tend à renvoyer à différentes réalités : hétérogénéité des acquis, des comportements dans la construction d’un savoir, des motivations, des rythmes d’apprentissages, des capacités de mémorisation, de son rapport à l’écrit, etc.

Pour un enseignant, la tâche paraît compliquée. Or, la démarche ici envisagée nous invite à prendre en compte cet inévitable état de fait. De l’amélioration progressive d’un premier jet initial par l’écriture d’un deuxième puis d’un troisième jet, c’est bien à partir de la production de chaque élève que l’enseignant agit, régule, encourage, permet, favorise, évalue le parcours de chaque élève dans la construction d’un savoir ou d’une compétence.

Et pour chaque élève, l’objectif à atteindre n’est pas de faire plus ou autant que son camarade, mais de mesurer son travail à l’aune de son premier jet, en étant attentif aux progrès accomplis.