Qu'est-ce qu'une improvisation collective ?
Mais cette simplicité cache un difficile parcours de compréhension, d'écoute et de disponibilité...
Nous sommes au cœur de la nécessaire dimension de recherche théâtrale ; dans l'improvisation il y a beaucoup de «joyaux» dus à la spontanéité des participants et beaucoup de «déchets» dus à leur précipitation.
Dans un tel travail, il n'y a pas lieu de rechercher la performance, mais d'explorer, dans la mise en commun des imaginaires de chacun, des terres vierges à défricher, pour le montage d'un spectacle ou plus simplement pour travailler un thème précis.
Avant d'entreprendre tout travail d'improvisation collective, il est nécessaire que chaque membre du groupe ait travaillé le corps, l'espace, le contact et assimilé les 4 règles essentielles que nous expliquons avant chaque séance d'improvisations collectives.
Règle n°1 : accepter le rapport dominant/dominé
Parfois, je suis le «moteur» de l'improvisation, donc le dominant, mais je dois accepter toutes propositions venant d'un autre participant qui devient à son tour le «moteur» du groupe donc le dominant. J'accepte alors de devenir le dominé. En d'autres termes : «ou je guide, ou je suis guidé».
Règle n° 2 : Toute proposition doit être totalement explorée
Chaque idée, chaque geste proposés doivent atteindre un but, aller jusqu'au bout de leur logique. Cela demande une grande écoute de la part du groupe.
Règle n° 3 : Tendre à créer des tableaux visuels collectifs
Faire en sorte que le travail accompli soit toujours un plaisir pour les yeux du spectateur.
Règle n°4 : Le plaisir du jeu
L'improvisation collective est un jeu dans lequel le lâcher-prise doit devenir un grand plaisir, une extrême jouissance pour le comédien.
Quand peut-on pratiquer ce travail ?
On peut trouver des thèmes d'improvisations collectives en fonction d'un spectacle précis à monter ou en fonction d'une scène de ce spectacle ou encore d'une situation qui «bloquerait» et qui, par l'improvisation collective, trouverait un nouveau souffle, une nouvelle voie. On peut aussi se servir de ce travail pour souder un groupe, pour le faire s'interroger «de l'intérieur» sur le processus théâtral, mais aussi pour le simple bonheur de créer ensemble un événement qu'aucun public ne verra jamais.
Extrait de « Entraînement théâtral pour les adolescents » d’A. Héril et D. Mégrier