Nouveaux programmes 2016 : interview d’Antoine Fetet, Directeur de la collection C.L.É.O.

Actualités
Photo d'Antoine Fetet
C.L.É.O., méthode de maîtrise de la langue, fait partie de notre offre scolaire conforme aux nouveaux programmes 2016. Antoine Fetet, Directeur de cette collection, répond à nos questions.

En quelques mots, comment la méthode C.L.É.O. répond-elle spécifiquement aux nouveaux programmes ?

A. F. : Je citerai deux points :

L’entrainement des compétences sur le long terme. L’enjeu des entrainements, c’est l’automatisation des procédures. Ce qui manque à beaucoup d’élèves, c’est la possibilité de s’entrainer souvent. L’esprit humain n’est pas un disque dur : il doit mémoriser, certes, mais il doit surtout associer les éléments de savoir nouveaux aux éléments plus anciens, et il doit renforcer l’ensemble par des entrainements suffisamment nombreux pour escompter une automatisation. C’est ce travail sur le long terme que la collection C.L.É.O. organise explicitement sur l’année et sur le cycle.

• Les programmes préconisent des séances nombreuses mais courtes, et en cela ils prennent en compte les avancées de la psychologie des apprentissages : en effet, plus les occasions d’apprendre sont réitérées, mieux on retient, mieux on apprend, mieux on automatise. C’est un des axes essentiels de la collection. 


C.L.É.O. propose des séries d’activités qui ont la même structure, le même degré de complexité, avec une consigne et un format stabilisés. 
Pourquoi cette particularité ?

A. F. : Si l’on se met à la place des élèves les plus fragiles, la multiplication des formats d’activités est une course d’obstacles permanente : à peine ont-ils compris la consigne, ou la tâche à effectuer que déjà, on passe à un autre type d’exercice, avec une autre consigne, une autre tâche… Cette manière de faire ne leur permet certainement pas de progresser, car ils n’ont pas, dans ces conditions, de deuxième chance. Comment espérer alors l’engagement et la persévérance des élèves dans leurs efforts ?
Dans C.L.É.O., au contraire, la stabilisation des formats est un principe de base : il donne à tous les élèves le temps de comprendre les enjeux des entrainements proposés. On installe un climat de classe bienveillant et sécurisant, tout en permettant un niveau d’exigence fort vis-à-vis de tous, car tous ont le temps de progresser. C’est une organisation qui permet de répondre à l’exigence des nouveaux programmes : « Les élèves apprennent ensemble, de façon progressive et chacun à son rythme. 


La grammaire, c’est très abstrait pour les élèves. Comment la méthode C.L.É.O. rend-elle son apprentissage plus concret et motivant ?

A. F. : Une certaine tradition faisait de la grammaire un enseignement assez abstrait, où l’activité principale était l’analyse des fonctions et des catégories grammaticales. Mais les nouveaux programmes envisagent en priorité la grammaire comme un outil pour écrire : en cela, repérer le sujet et le verbe, par exemple, reste d’actualité, car sans ce repérage, aucun accord possible ! 

Travailler sur l'accord sujet/verbe, ce n'est pas forcément s'en tenir à l'utilisation de procédés mécaniques : au CE1, par exemple, l'élève manipule des éléments pour former des phrases comme "Les pompiers aident le médecin," ou "Le médecin aide les pompiers." et éprouver les différences orthographiques engendrées ; on le conduit à s'intéresser d'abord au sens, puis à percevoir en quoi la relation sujet-verbe a des conséquences concrètes sur l'accord grammatical.

Travailler sur la négation, ce n’est pas forcément ajouter de manière mécanique des « ne… pas » ou « ne … plus » à des phrases sans consistance : au CE2, par exemple, l’élève va transformer des phrases pour qu’elles retrouvent un sens normal (« Thelma a son permis de conduire, car elle n’a que 16 ans. »). On le conduit à s’intéresser d’abord au sens, à comprendre en quoi la phrase manque de logique, puis à transformer cette phrase en utilisant les mots de la négation, et donc à prendre conscience de l’organisation grammaticale de la phrase négative. C’est ce type de démarche que nous avons développé dans C.L.É.O. Ça n’a rien d’abstrait ou d’austère si les tâches sont réellement à la portée de tous les élèves.