Méthode de mathématiques Totem : l’interview de Christian Henaff !
1. Pour débuter, pouvez-vous nous dire quelques mots au sujet de votre parcours ?
J’ai effectué les premières années de ma carrière en région parisienne, dans des écoles dites « difficiles ». Pour moi, elles ne l’étaient pas puisque j’évoluais là où j’étais né et où j’avais passé mon enfance.
J’ai été instituteur pendant 16 ans, dont les dernières comme maître-formateur.
Puis j’ai quitté la région parisienne pour la Corrèze où j’ai été nommé conseiller pédagogique. J’y ai exercé cette fonction pendant 25 ans.
L’envie de produire des ouvrages est très ancienne ; elle date de mes années « Instituteur » … Mais il m’a fallu beaucoup de temps pour la concrétiser. Sans doute le temps nécessaire pour accumuler les expériences, la réflexion… Et pour être en mesure de produire des outils à même d’aider les élèves et les enseignants.
2. Comment est né ce nouveau projet "Totem" ?
Lorsque le projet Calcul mental a été achevé, Sandrine Peyronie et moi n’avions pas envie de cesser notre collaboration, nous souhaitions vraiment poursuivre nos échanges.
Dans le même temps sortaient les programmes de 2015 pour le cycle 3. Les Éditions Retz m’ont alors demandé de réfléchir à un projet de manuel pour le cycle 3.
Avec Sandrine, nous avons saisi la balle au bond et nous nous sommes lancés dans l’aventure.
3. D'après vous, quels sont les atouts de cette méthode et à quels besoins répond-t-elle ?
Mieux expliciter les apprentissages des savoir-faire est une nécessité. Nous avons voulu que ceux-ci soient accompagnés par des outils méthodologiques sur lesquels les élèves pourront retrouver ce qu’ils ont vu et entendu lors des séances.
Par ailleurs, nous avons décomposé les apprentissages pour pouvoir mener l’étude spécifique de chacun des cas d’application d’un savoir-faire. Nous tenions à ce que la programmation respecte les besoins de progressivité et d’étalement dans le temps. De ce fait, nous avons opté pour une préparation par séances.
Cette présentation par séances est, selon nous, un atout essentiel. Elle se démarque vraiment de ce que les manuels proposent habituellement et répond à un besoin exprimé par les enseignants que nous côtoyons. Elle nous a permis de mieux répartir les apprentissages tout au long de l’année scolaire.
Autre particularité de « Totem », les exercices sont ciblés et ils accordent la part belle à l’application directe des savoir-faire enseignés.
4. Les enseignants qui apprécient vos ouvrages "Calcul mental" aimeront-ils utiliser "Totem" ?
Nous avons conservé nos principes et nos méthodes. Dans « Totem », les enseignants trouveront tout ce dont ils ont besoin pour mener les apprentissages… Comme dans « Calcul mental », tous les exemples, tous les exercices collectifs et individuels sont prévus… Comme dans « Calcul mental », ce qui est enseigné donne lieu à une trace écrite individuelle ou collective. Comme dans « Calcul mental », l’entrainement tient une place importante.
5. Avec cette méthode, comment s'organise l'enseignement des 5 domaines mathématiques en classe ?
Nous avons structuré notre manuel sur un volume de 30 semaines pour l’année, comme c’était déjà le cas pour Résoudre des problèmes et Calcul mental. 30 semaines, c’est un peu moins que le nombre annuel de semaines de classe et cela donne de la souplesse à l’utilisation de l’outil.
Nous proposons deux versions d’un emploi du temps hebdomadaire, compatibles avec une organisation du temps scolaire en quatre jours ou en quatre jours et demi.
L’enseignement du calcul mental est programmé comme dans les ouvrages Calcul mental sur un rythme de quatre séances hebdomadaires de 15 minutes.
Pour l’ensemble des autres domaines, les deux emplois du temps prévoient à l’identique quatre « grosses » séances de 45 minutes, auxquelles viennent s’ajouter deux séances « courtes » destinées à la révision, à la consolidation ou à des apprentissages très ciblés.
Voyons dans le détail :
- Numération : c’est le domaine auquel nous consacrons le plus gros volume horaire, avec deux séances hebdomadaires durant toute l’année, une de 45 minutes et une de 20 minutes. Il le faut car le programme du CM1 est bien chargé !
- Calcul posé : lui aussi bénéficie d’une séance longue et d’une séance courte hebdomadaires en début d’année. Ainsi, rapidement les élèves sont en mesure d’effectuer des calculs posés pour les quatre opérations… Ensuite, le nombre des séances longues redescend à quatre par période.
- Géométrie et mesure : en début d’année, nous prévoyons une séance de 45 minutes par semaine. Puis le volume augmente avec deux séances supplémentaires par période. Notons que la règle générale est celle d’une alternance entre ces deux domaines de blocs de trois ou quatre séances.
- Résolution de problèmes : le rythme est celui d’une séance hebdomadaire, suivant une programmation coordonnée avec celles des autres domaines
Vous le constatez, nous avons défini un cadre très précis qui au bout du compte facilite les adaptations… Et nous savons bien que celles-ci sont nécessaires du fait de la variété des profils de classes, ou des spécificités de fonctionnement.
6. Enfin, auriez-vous un message à adresser aux enseignants qui utiliseront bientôt Totem ?
Nous avons veillé à ne négliger aucun domaine. Chacun a fait l’objet d’un travail approfondi : la résolution de problèmes et le calcul mental bien entendu lors de la rédaction des ouvrages, mais aussi la numération et le calcul posé qui ont fait l’objet pour Sandrine et moi-même d’un travail commun. Restait le domaine Géométrie / Grandeurs et mesure. Il est depuis deux ans le support du travail en équipe auquel participent Patrice et Céline.
Quelques enseignants ont testé dans leurs classes les outils qui sont devenus « Totem ». Leurs retours très positifs nous ont confortés dans nos choix.
Nous avons conçu ce manuel avec la volonté d’utiliser au mieux notre connaissance du métier d’enseignant et des élèves. Nous espérons vraiment qu’il donnera satisfaction aux uns et aux autres.