Le langage à l'école maternelle
Le langage est au coeur de tout ce que l'enfant vit, voit, ressent et découvre. Tout petit, il se saisit des mots que lui offre son entourage et qu'il intègre peu à peu dans des phrases. Tout au long de son apprentissage de la langue, elles iront en se complexifiant en même temps que sa pensée s'épanouira et se structurera. Langage et pensée vont ainsi de paire et l'étayage de l'adulte en ce sens permet à l'enfant d'apprendre à réfléchir et à dire.
L'apprentissage de la langue a un effet considérable sur le développement cognitif de l'enfant, sur l'éveil de sa sensibilité et sur sa réussite scolaire. Les enseignants de l'école maternelle ont donc là une lourde tâche à assumer, mais aussi une tâche passionnante et noble, tout bien considéré. Toutefois, pour que l'étayage de l'adulte porte ses fruits, deux conditions s'imposent : que les élèves aient quelque chose à dire, mais aussi q'il soient écoutés et reconnus dans leurs prises de parole.
La condition sine qua non est en effet que les enfants aient des occasions de s'exprimer. Pauline Kergomard disait déjà : "Pour que l'enfant parle, il faut qu'il pense et pour qu'il pense, il faut qu'il vive." Cela suppose donc de provoquer des situations qui soient propices à sa prise de parole. Or tous les domaines de l'école maternelle sont susceptibles d'offrir de telle occasions de découvrir et dire le monde, d'exprimer des sentations et des sentiments ou d'accompagner les autres langages. Toutefois, ce n'est pas au moment où il agit que l'enfant construit son langage. Ce sont les retours sur l'activité ou sur ce qui a été observé qui , grâce à la mise à distance nécessaire au dialogue, favorisent la réalisation des apprentissages langagiers.
Pour se réaliser, ceux-ci ont besoin que l'enfant pense avec des mots pour organiser le monde qui l'entoure. Ainsi, les élèves ont besoin d'agir afin de vivre pour penser, mais il est tout aussi indispensable de leur ménager des temps pour penser et dire.
Si pour progresser l'enfant a besoin de parler, il doit ausi être entendu et valorisé dasn son expression. Il a besoin d'être encouragé si l'on veut qu'il persévère dans ses efforts pour se faire comprendre. Pour évoluer, il doit aussi pouvoir exercer les outils langagiers qu'il s'approprie. Ceci nécessite de varier les organisations de classe avec des allers-retours entre collectif et ateliers, voire en réservant à certains élèves des moments d'échanges individuels, même courts, mais toujours utiles au confort affectif de ceux pour qui commuiquer n'est pas gagné. Cependant, pour aussi utiles que soient les activités en ateliers,on ne saurait négliger le fait que le grand groupe peut aussi être bénéfique. Il l'est, non seulement aux moments qui regroupent les élèves autour de la parole de l'enseignant, qui conte, ou lit un texte, mais il se révèle aussi largement propice à la construction du langage.
Par ailleurs, pour avoir envie de se faire comprendre, l'élève doit aussi saisir les enjeux de la communiction et les focntions du langage dans des situations riches et variées. Il comprend mieux alors pourquoi l'enseignant l'invite à préciserr à justifier, à expliquer et à raconter. Il appréhende aussi le fait que celui-ci est là pour lui apprendre à dire ce qu'il à dire. ceci impose de donner du sens aux apprentissages à travers des projets de prise de parole qui peuvent rester modestes dans leur réalisation, mais être ambitieux sur le plan de l'expression. De simples projets de communication à l'interieur de la classe, ou même avec une classe voisine de l'école, suffisent pour que les enfants appréhendent la nécessité de parler au plus juste.
Ce faisant, ces apprentissages doivent s'inscrire au plus près des réalités de la classe, à savoir des compétences du moment manifestées par les élèves et dans des procèdures de construction du langage. Ceci rejoint bien entendu la nécessité d'une écoute attentive pour évaluer les besoins des élèves et considérer l'aide à apporter afin de leur permettre de mieux dire et de mieux communiquer.
Enfin pour que les élèves progressent dans leur apprentissages langagiers, il faut aussi passer par la reformulation de l'enseignant. Elle est indispensable. Elle nécessite d'avoir, au bon moment, le mot, l'expression juste ou la forme syntaxique propre à faie évoluer le langage des élèves. Pour ce faire, il convient de déterminer avec précision, sur le plan lexical et syntaxique, avant la séance, en quoi elle peut contribuer à la construction du langage.
Il importe donc dans la préparation des séquences liées aux différents domaines de définir à la fois les objectifs spécifiques qui se rattachent au domaine cocnerné, mais aussi les objectifs langagiers que la dite séquence permet de viser. La reformulation est à ce prix ainsi que les relances qui permettent de faire progresser les échanges entre les enfants. Cependant, il faut aussi rester conscient que ces deux types d'objectifs sont inséparables dans la mesure où tout apprentissage a besoin de la langue qui le sous-tend.
Texte extrait de: Développer et stucturer le langage en maternelle de Anne Popet et Françoise Picot