Interview : la blogueuse de « Lala aime sa classe » auteure aux éditions Retz !
1/ Qui se cache derrière « Lala aime sa classe » ?
Lala est le surnom d’une maîtresse qui a du mal à sortir de sa classe.
De façon plus professionnelle, je suis enseignante depuis 1995. Je suis passionnée par mon métier que j’ai choisi par vocation.
J’ai passé le CAFIPEMF en 2014. Depuis, j’ai accepté la mission de maitre-formateur.
Côté personnel, je suis entourée de gars puisque je suis mariée et maman de 3 garçons de 16 ans, 12 ans et 6 ans.
2/ Comment vous est venue l’idée de créer un blog ?
En 2012, j’ai quitté le CP et découvert le CM1. C’est en faisant des recherches pour cette nouvelle classe que j’ai découvert l’univers des blogs.
Le travail de L’univers de ma classe, de la classe de Mallory et de Mélimélune m’a séduit.
J’ai sauté le pas en créant mon propre blog sous les conseils de Fofy pour partager mes ressources en anglais et celles du CP.
J’étais ravie que tout ce travail ne soit pas mis de côté et puisse servir.
Les discussions et conseils avec ces collègues de la blogosphère m’ont permis d’appréhender ce nouveau niveau de manière plus efficace.
J’ai beaucoup appris de ces échanges.
3/ Beaucoup de vos collègues se demandent comment vous arrivez à concilier votre activité de blogueuse avec votre vie personnelle et professionnelle. Comment faites-vous ?
Question difficile !
Je suis une maman débordée qui n’a aucune recette miracle !
Savoir s’occuper suffisamment de ses enfants, de sa classe qui peut devenir chronophage et savoir prendre du temps pour soi est un exercice difficile.
Je « crois » avoir trouvé un certain équilibre entre le plaisir, la créativité, le temps pour soi et la rigueur de préparation que demande ce métier.
J’adore créer mes propres documents. On peut penser que je travaille beaucoup et ma famille vous dira que c’est vrai.
Pour ma part, je suis dans une démarche d’épanouissement personnel, je ne ressens pas le poids de cette contrainte.
Tout ce que je crée, je le partage avec plaisir en me nourrissant de cette transmission et en enrichissant mes propres compétences.
Avec des qualités et des défauts, je dois paraître un peu hyperactive mais surtout passionnée…
4/ A quoi ressemble une vie de blogueuse ?
Le soir après la classe, je m’occupe de mes enfants (devoir, repas, discussion).
Ces activités sont entrecoupées par la préparation de la classe (correction, planning de la journée suivante, petit jeu ou fiche de travail pour mes élèves).
Si j’ai créé un document que je juge « partageable », je le poste sur le blog pour en faire profiter les collègues et leurs élèves.
Je prends toujours quelques minutes dans la journée pour discuter avec mes collègues de la CPB (Communauté des profs blogueurs) dont je fais partie.
5/ Vous venez de publier un ouvrage portant sur les cartes mentales chez Retz. Qu’est-ce qui vous a amené à solliciter un éditeur ?
Début 2016, j’ai contacté les éditions RETZ pour leur signaler qu’elles devraient se positionner vite sur un ouvrage sur les cartes
mentales au vu des demandes que j’avais sur mon blog.
Je suis venue leur montrer ce que l’on pouvait faire avec les élèves sur le sujet dans différentes disciplines, dans le but de partager
mon expérience avec un éventuel auteur.
A ma grande surprise, on m’a proposé d’écrire moi-même un ouvrage sur cette méthodologie puisque j’en voyais les bénéfices directs en classe et que j’étais formatrice.
C’est ainsi que je me suis retrouvée « auteure ». Au début, j’étais un peu stressée, mais en même temps, j’ai été assez fière de la confiance que l’on m’accordait.
6/ Cette collaboration a-t-elle modifié votre regard sur le rôle de l’éditeur ? A-t-elle eu un impact sur votre propre « travail » de blogueuse ?
L’écriture du livre « Utiliser les cartes mentales à l’école » fut une aventure fantastique qui m’a permis de comprendre les étapes de création d’un ouvrage et de découvrir l’ensemble des métiers qui y collaborent/contribuent.
Etre auteur pour un livre pédagogique nécessite d’être rigoureux dans l’écriture afin de rendre son propos le plus explicite possible.
Cette orientation nouvelle a forcément modifié mon regard sur mon propre travail de blogueuse.
D’ailleurs, en relisant certains de mes anciens articles sur le blog, je suis plus critique et j’aurai presque envie de tout réécrire, d’éliminer ma spontanéité d’écriture pour rendre l’article plus «parfait». Mais le blog perdrait alors son histoire.
J’ai découvert à travers cette nouvelle expérience d’auteure que le travail d’écriture d’un livre reste plus long et plus abouti.
Au final, le lecteur découvre une méthode, un ouvrage ou un outil clé en main. La réflexion est bien plus poussée. Il m’a fallu presque un an pour réaliser mon livre sur les cartes mentales.
Les ressources d’un blog sont également très utiles. Elles sont spontanées, généreuses, évolutives et s’enrichissent des partages et des réflexions de l’ensemble des collègues.
Elles naissent d’un besoin immédiat et sont toujours testées (dans mon cas en particulier). C’est un puissant levier de formation personnelle.
Il y a de très beaux articles bien réfléchis sur la toile. De ces réflexions et de ces partages naissent aussi de très beaux projets d’édition.
Je suis ravie que les maisons d’édition se tournent de plus en plus vers les blogueurs/collègues pour travailler ensemble. Ils sont complémentaires.