Comment aborder l'égalité filles-garçons, dans le cadre de l'enseignement moral et civique (EMC) ?
Pour tous les biologistes, il n’existe qu’une seule véritable distinction au sein de l’espèce humaine, c’est celle qui sépare le masculin du féminin. Les textes officiels, en particulier le plan d’action ministériel sur l’égalité entre filles et garçons qui remplace l’ABCD de l’égalité (dispositif expérimental non généralisé au début de l’été 2014), visent à « aider les enseignants de primaire à prendre conscience de la force des préjugés et stéréotypes sexistes, y compris dans leurs propres attitudes implicites, savoir repérer et analyser des situations scolaires productrices d’inégalités entre les filles et les garçons et en tenir compte dans leurs pratiques pédagogiques ».
Cette prise de conscience institutionnelle n’a cessé de se développer depuis plusieurs années, avec la critique notamment des stéréotypes contenus dans les manuels scolaires. Plus généralement, ce sont les inégalités visibles dans la société et ce qui relève de « la domination masculine » qui ont amené l’Éducation nationale à prendre en charge sérieusement ces questions dans les apprentissages, même si la place des femmes dans la société française a considérablement évolué.
Entre le moment où, pendant la Révolution française, les femmes sont exclues du droit de participer aux affaires politiques et aujourd’hui, leurs droits se sont beaucoup développés. Depuis l’accès au droit de vote (1944), la création d’un secrétariat d’État à la condition féminine (Françoise Giroud) sous Valéry Giscard d’Estaing (1974), jusqu’à la loi sur la parité de 2000, sans parler même de l’évolution considérable des mentalités (contraception, divorce, importance dans la vie intellectuelle, etc.), la place des femmes a changé. Une véritable révolution, comme le disait l’historien Georges Duby.
Pourtant, des écarts subsistent entre hommes et femmes, au regard des salaires à poste identique comme dans la représentation politique et syndicale. Sans compter le sexisme ordinaire et le harcèlement.
La conscience de l’inégalité hommes/femmes n’évolue pas seulement qu’en France. C’est un mouvement international, sur lequel se greffent les problématiques de violences faites aux femmes (que porte l’ONU) ou du plus faible accès des filles à l’éducation (dont s’occupe l’UNICEF).
Depuis plusieurs années maintenant, et plus fermement encore avec les programmes d’EMC, l’Éducation nationale entend sensibiliser les élèves aux discriminations qui touchent les femmes en France et dans le monde. Avec les élèves, le travail doit porter sur la déconstruction des stéréotypes et sur les discriminations fondées sur les préjugés. C’est cette sensibilisation des élèves à l’égalité entre filles et garçons qui permet d’expliquer aux enfants comment les stéréotypes se construisent, ainsi que leurs conséquences dans la vie de tous les jours, en France comme dans le monde.
Extraits issus des ouvrages Enseignement moral et civique CP-CE1-CE2 et Enseignement moral et civique Cycle 3 collection Comprendre le monde, Editions Retz